Voici un article de Lost Eden datant de 1997 qui retranscrit bien l’ambiance d’une époque et permet de voir tout le chemin qui a été parcouru pour une reconnaissance de l’animation japonaise en France.

Après cette rentrée télévisuelle, un constat s’impose: l’avenir de l’animation japonaise ne se trouve plus dans le petit écran ou en tout cas sur les chaînes “généralistes”. En effet, après la disparition du Club Dorothée, aucune chaîne ne se risquera à diffuser des DAN, toujours jugés trop violents et mal animés (les années passent mais les préjugés restent, c’est ça la France). Les chaînes préféreront (re)diffuser pour la n-ème fois des DA français qui ont déjà fait leur temps (Moi renard, la saga des Il était une fois … , etc. ) ou des DA américains généralement à l’intérêt souvent limité (la majorité des DA de M6 par exemple).

On ne peut donc rien espérer (sauf miracle cathodique) des chaîne hertziennes en matière d’animation japonaise. La seule consolation à ceci est que nous ne verrons plus (à la TV en tout cas) des adaptations de superbes DAN à la AB Production (mauvaise traduction, mauvais doublage, DA censurés et par conséquent incompréhensibles, génériques “Arianesques” , etc).

La dernière chance d’une reconnaissance par le grand public du DAN est donc le cinéma. Des films comme Porco Rosso, le tombeau des lucioles, Ghost in the Shell, le cycle CineManga ont su faire tomber de nombreux idées reçues quand à l’animation japonaise (on a eut droit à des articles encourageants dans les Cahiers du Cinéma, LE magazine français du cinéma), même s’ils n’ont pas eut le succès mérité. Il ne reste plus qu’à attendre l’arrivée au cinéma via la BUENA VISTA (c’est-à-dire Walt DISNEY) des films d’Hayao MIYAZAKI (prévue pour fin 98) pour voir si le public va suivre. Sinon le DAN en France se réduira à la distribution parallèle des K7 vidéos (vente et location), ce qui ne concernera donc que le noyau dur des fans d’animation japonaise (comme en Grande-Bretagne).

Mais ne soyons pas si pessimistes, l’arrivée du magazine Manga Manga sur Canal+, la multiplication des chaînes câblées (AB Cartoons, TMC, C:) ou encore l’intérêt croissant de l’univers Technoïde pour l’imagerie “Manga” ( jeux vidéos, mode, art …) apporteront sûrement en France à la Japanimation une notoriété dont elle avait besoin pour pouvoir se développer. Il ne nous reste plus qu’à attendre et voir si l’animation japonaise à encore une chance auprès du grand public français.