Kimagure Orange Road fut réalisé au studio PIERROT, célèbre pour ses nombreuses séries à la “magical girls” (Creamy merveilleuse Creamy (Creamy Mami)) et est plus connu en France pour avoir réalisé Les Mystérieuses citées D’or (Taiko no ko Esteban) (qui était une coproduction franco-japonaise. S’attelèrent à la tâche de grands noms de l’animation japonaise comme Kenji TERADA (Cat’s Eye, Space Adventure Cobra) pour le scénario, Shiro SAGISU (Nadia et le secret de l’eau bleu (Fushigi no umi no Nadia), Jeanne et Serge (Attacker You !)) pour la musique ou Akemi TAKADA (Lamu (Urusey YATSURA), Juliette je t’aime (Maison Ikkoku), Creamy merveilleuse Creamy (Creamy Mami)) pour la création des personnages (Character Designer).

Le succès de Kimagure Orange Road repose en grande partie sur Akemi TAKADA qui a su donner aux personnages une incroyable beauté (il faut voir ses artbooks pour voir l’étendu de son talent). Pour le scénario, la série reprend les grandes lignes du manga, tout en créant parfois des histoires inédites. La série comporta au final 48 épisodes de 20 minutes (hors génériques) qui furent diffusés sur Nippon TV d’avril 1987 à mars 1988. Elle se classera 8ème à l’Anime Grand Prix Japonais (classement des meilleurs séries établi par le public japonais).

La série en France

Kimagure Orange Road, l'anime

Avant d’arriver en France, Kimagure Orange Road fut diffusé en Italie. Comme toute les séries du soleil levant, le public visé par les diffuseurs n’étant plus le même (comprendre dessin animé = forcément pour enfant), toutes les scènes jugées indésirables ont été enlevées (et franchement, où est la frontière entre “protection de l’enfance” et xénophobie lorsque l’on supprime toutes les scènes où l’on entend des chansons japonaises) à tel point que l’on est arrivé à un épisode de 14 minutes pour “La jalousie” (épisode 22), des épisodes supprimés (épisodes 35 et 37), les textes retravaillés, les génériques originaux remplacés par d’insipides chansons et le titre original est brusquement devenu “E quasi maggia Johny” (C’est presque de la magie Johny). Tout cela pour aboutir à une version tronquée de Kimagure Orange Road qui, malgré tout, conserve son charme (si l’on ne connait pas la VO…).

C’est donc sous cette forme qu’est arrivé Kimagure Orange Road en France (à rajouter bien sûr les erreurs de doublages made in France et avec un titre qui n’envie rien aux italiens d’ailleurs: “Max & Cie”). Kimagure Orange Road, pardon, je voulais dire Maxou et Cie, a commencé à être diffusé en France sur la Cinq à partir de 1990 et fut sans cesse rediffusé (la dernière rediffusion date de juillet 97 sur TF1 où la série “bénificiera” d’une seconde censure, nos censeurs français trouvant à redire sur la censure italienne). Le doublage de la série fut satisfaisant (on retrouve avec plaisir la voix de Dorothée JEMMA (Dan dans Dan & Danny (Dirty Pair), Géraldine dans Ranma ½…) qui double ici Madoka) et sauva la série d’une adaptation désastreuse.

Au final, la version française de Kimagure Orange Road, même si elle trahit l’œuvre originale, reste très attachante (on n’ose imaginer ce qui se serait passé si on avait eut droit a l’époque d’une bonne adaptation…). Pour pouvoir voir la série en France dans sa version “respectée”, il faudra attendre 10 ans, 10 ans pour qu’un éditeur sorte enfin la série en DVD sans les censures en VO (le doublage français se faisant sur la version italienne, emputée donc de plusieurs minutes).

Commentaires

Kimagure Orange Road est une série qui possède d’indéniables qualités: des personnages attachants, une réalisation globalement soignée et une musique superbe. Cette comédie sentimentale nous est montrée à travers les yeux de Kyosuke, nous faisant découvrir chacune de ses pensées et nous faisant partager ses impressions, ses douleurs, ses joies. Cette narration subjective apporte à Kimagure Orange Road une certaine légèreté et nous implique d’autant plus dans l’histoire: le téléspectateur est considéré comme un confident et non comme un spectateur passif.

A noter que la seule fois où on aura accès aux pensées de Madoka sera dans le dernier épisode (épisode 48: “Les dimensions temporelles”), nous dévoilant (enfin) la nature des sentiments qui la lie à Kyosuke. Ce procédé permet ainsi de voir l’évolution sentimentale des principaux personnages tout le long de la série.

Kimagure Orange Road vaut également par son personnage central qui, contrairement à ce qu’on pourrait penser, n’est pas Kyosuke mais Madoka. Elle apporte une réelle profondeur à l’histoire par l’extrême complexité de son comportement. Mais surtout , elle donne une indéniable touche sensuelle à la série. Les scènes osées (plus coquines que réellement érotiques) avec Madoka ne sont en effet pas rares dans Kimagure Orange Road.

Passons maintenant aux défauts de la série: l’animation est tout juste satisfaisante (dû probablement à un budget insuffisant) et la qualité des dessins varie parfois d’un épisode à l’autre. Mais ces défauts restent bien mineurs au vu de la qualité de la série. En conclusion, Kimagure Orange Road est une série intelligente, bien réalisée, baignée dans une atmosphère sensuelle et romantique qui ne peut que vous plaire.