Enfin du neuf dans Lost Eden! En effet, à partir de ce numéro commence une rubrique fort attendue mais jusqu’ici repoussée pour des raisons techniques: la chronique CD de Japanim’ ou plus largement de tous les CD qui ont quelque chose à voir avec le japon ou les anime.

Crying Freeman OST

Crying Freeman - Original Soundtrack

Mais revenons tout d’abord sur Crying Freeman. Erwan avait déjà commencé à décrire ce CD dans Lost Eden 1, alors qu’il écrivait un article sur le film proprement dit. C’est pourquoi nous nous devions de revenir sur cette B.O pour le moins intéressante. Le compositeur Patrick O’Hearn nous livre ici une bande-son qui colle parfaitement à l’ambiance du film. Il n’y a pourtant que deux types de musiques bien distinctes: pour les scènes d’action, on a droit à une dominante de percussion. On en trouve de toutes les sonorités, de tous les rythmes. L’important est qu’elles se marient toutes de manière cohérente et ordonnée. En effet, dans Crying Freeman, les scènes d’action sont relativement courtes (mais heureusement il y a les ralentis), nombreuses et bien équilibrées dans le film. C’est pourquoi les musiques montent au créneau très vite, sans introduction parfois (faites attention au volume de votre chaîne, car la différence entre les musiques d’action et de temps calme est élevée).

Les autres musiques expriment quant à elles une certaine dose de mélancolie, de tristesse. Toute la détresse du Freeman se sent dans ces cris de guitare électrique, longs, poignants. Tous les instruments semblent être torturés, écartelés, pour produire leurs sons. On a vraiment l’impression que tout va mal finir (rassurez-vous parce que Happy End quand même). Du coup il y a un gros contraste entre les musiques douces pessimistes et les musiques d’action chargées d’angoisse, mais aussi d’espoir en même temps. Espoir du changement, espoir de la vie.

Ce CD est donc à écouter dans un endroit et à un moment où le silence est acquis, quand on a un coup de blues ou qu’on se repose. C’est l’état d’esprit rêvé. Enfin, sachez que les pistes 09 et 19 qui sont très longues (Presque 1/3 du CD à elles deux) regroupent en fait 5 morceaux. Sans doute pour ne pas avoir un nombre excessif de pistes.

AKIRA - OST

En ce moment là, et bien j’écoute le CD d’Akira. Première constatation en regardant la pochette du CD: y’a que 10 pistes. Deuxième constatation, elles sont longues (7 mn en moyenne). J’en arrête là avec les constatations, et je vais critiquer maintenant (mais qui oserait critiquer Akira!!!). Sur la jaquette (encore) à l’arrière en tout petit, il y a écrit “Music for the 21th century”. Ça peut en faire rire quelques-uns à une dizaine de jours de l’échéance, mais comme le CD a déjà dix ans, c’est maintenant qu’on se rend compte de la portée de ce message.

En effet, reste même après dix ans, un CD exceptionnel et novateur. Aucune des dix musiques ne se ressemble, alors que la tendance des compositeurs actuels est plutôt de faire des variations sur le thème principal, ce qui fait qu’on est vite paumé dans ce fouillis de musiques très proches avec sensiblement les mêmes instruments (Titanic…). Ici chaque musique est clairement identifiée, avec ses instruments, ses choeurs, ses rythmes. Mais l’instrument rémanent reste quand même la voix humaine, qui n’est pas utilisée pour pousser la chansonnette, mais plutôt… des cris ou toute sorte de chose. On entend des voix qui récitent les noms des personnages (piste 1), d’autres font une petite séance d’inspiration/expiration bruyante (piste 2), il y a des voix d’enfants qui font “plam-plam” (piste5) hyperconnu, et enfin on a aussi droit à une séance de chants d’incantation (bouddhistes? Shintoïstes? Secte?).

Ce CD est donc à recommander, surtout si vous avez vu le film. Le compositeur Geinoh Yamashirogumi, s’est vu attribuer 6 mois pour composer la bande originale, ce qui constitue un délai raisonnable pour laisser un artiste exprimer son talent, et Geinoh n’a pas perdu son temps c’est moi qui vous le dit!

Lodoss OST 1

Avant d’être une série TV, Les Chroniques de la guerre de Lodoss est avant tout une série d’OAV à succès qui a fait date dans l’histoire de l’animation. La musique de ce chef-d’œuvre n’était pas en reste, puisqu’elle a même été éditée en France par Animusik. Le tout était de savoir si la nouvelle OST pouvait soutenir la comparaison avec sa grande soeur. Apparemment, le pari semble réussi, bien qu’on dénote un changement de ton général: alors que les musiques des OAV étaient soit guerrières, soit mélancoliques, soit angoissantes, les nouvelles compositions nous offre un registre plus chevaleresque, presque moyen ageux.

La progression du CD est très segmentée puisque les musiques sont encadrées par les génériques de début et de fin placés à leur place respective, il y a aussi une chanson au milieu qui divise les musiques en deux groupes du coup. Ça tombe bien, ces deux groupes sont radicalement différents (auraient-ils fait exprès ?). Les premières musiques accompagnent sans doute les chevauchées fantastiques à travers de grands espaces, à tel point que ça ressemble à du Star Trek (la musique seulement). Il y a aussi des morceaux un peu plus lugubres, dont un notamment accompagné par des chœurs masculins à la voix graaaave. Et en plus ils parlent en… latin ou espagnol il me semble. Ensuite la chanson du milieu vient effectuer la transition. Cette chanson est superbe, et on s’imagine très bien une elfe dansant au clair de lune, son image se reflétant dans l’eau du lac… (pas besoin d’absorber des hallucinogènes avec ce genre de musiques. C’est trippant! Zen!) Hem! Hem!

Bref, la seconde partie des musiques est plus rythmée, évoquant des fêtes dans des villages, des moments de joie, mais aussi quelques musiques douces pour les instants romantiques (entre nous je n’ai jamais vu la série, il serait marrant de voir si mes suppositions s’avèrent vraies ou … fausses.) Enfin, le générique de fin est égal aux deux autres chansons, zen et envoûtant…

BZ’

Enfin, fin du fin, voici le dernier album de cette première chronique, il s’agit de l’album d’un groupe de rock japonais, composé de deux artistes: Takahiro Matsumoto et Kohshi Inaba. L’un est guitariste, l’autre chanteur et tous deux forment le duo de choc BZ’! (oulà faut que je diminue ma dose de D.A moi!). Cet album est sorti en 1993 et regroupe 17 chansons.

L’ensemble, bien que très “Pop”, est assez varié pour ne pas tomber dans la répétition. On y trouve les traditionnels morceaux “rock” avec guitare-batterie-basse-synthé, quelques slows pour les demoiselles qui auront tôt fait de fantasmer sur la suave et enjôleuse voix du chanteur (notamment la chanson 14 où il est accompagné au violon). Mais aussi des musiques rappelant un peu les mélodies au synthé des 80s. Certaines intros sont dérivées du rap un peu sur les bords (comprenez: je pousse un cri d’une 1/2 seconde que je fais répéter 30 fois en jouant avec la stéréo. Si vous trouver que le rap c’est pas ça du tout et bien vous devez avoir raison, mais j’éprouve quelques difficulté à mettre des noms sur tous les effets de style musicaux).

Enfin globalement, ce CD est plutôt entraînant et varié pour être écouté en boucle. Toutes les pistes se valent (c’est l’avantage des CD sans tubes, on apprécie l’ensemble car le jugement n’est pas altéré par des conditionnements commerciaux dus au matraquage publicitaire et médiatique).

Cobra OST

A l’époque où Cobra était édité en vidéo, c’était la seule vieille série disponible. Cela explique sûrement le merchandising florissant autour de ce titre (casquettes, T-shirts, posters…). On a eu également le droit à une édition du générique de la série en 3 versions (original, karaoke, instrumental) et à l’album, tiré du 33 tours japonais original.

A première vue, l’idée d’écouter des chansons un peu vieillottes peut paraître rebutante, et il est vrai que certaines musiques et les génériques sont un peu dépassées, mais il y a tout de même quelques petits bijoux, surtout ceux joués par l’orchestre symphonique. Il y a des musiques douces (quand ils sont dans les bars ou en train de discuter) des musiques à suspense, mélancoliques, et des musiques d’action. Tout ceci dans des proportions équilibrées. On regrettera quand même le thème de l’homme de verre qui était quand même très prenant et venait ponctuer souvent de manière dramatique la fin des épisodes. On peut déplorer l’absence de partie CD-ROM/DVD comme Animusik le fait maintenant. Quelques défauts donc, mais un CD agréable tout de même.