Il y a peut-être parmi vous, lecteurs, des fans assez motivés pour commencer la collection des CD de City Hunter. J’ai donc décidé d’écrire cet article pour cette catégorie de personne en particulier. Il faut savoir qu’à l’heure actuelle, il est presque impossible en France de réussir à retrouver les 13 CD de City Hunter. 13 CD ? La plupart des fans vous dirons qu’il y en a 12. Et pourtant il y a bien 13 albums consacrés à City Hunter (je ne compte pas les CD 2 titres évidement). Mais avant, laissez-moi vous raconter l’histoire d’un type qui, ne connaissant rien au manga, a réussit à rassembler les 13 CD et à devenir un véritable anime & manga-fan. Laissez-moi vous raconter mon histoire…
La quête des CD perdus
En février 1996 je fut pris de l’envie irrésistible de trouver ne serait ce qu’un CD de City Hunter (à force de trop regarder les épisodes sur K7, dans ma tête de petit lycéen vivant dans un trou paumé, je me suis dis qu’il devait exister des CD reprenant les musiques). Par l’intermédiaire d’un ami qui allait sur Paris, j’apprit qu’il n’existait pas un, mais plusieurs CD. Tout heureux, je commandais le City Hunter 1 vol.1 en mai. Une surprise de taille m’attendais: le prix ! J’ai beau être habitué maintenant, mais quand on demande 250F (hors frais de port) pour un seul CD, ça fait toujours drôle. Quoi qu’il en soit, en juillet (eh oui !), je recevais mon CD, et je tombais sous le charme… Le CD contenait une ramicard et quelques uns des meilleurs titres entendus dans la série (“Get Wild” bien sûr, mais aussi “Mr. private eye” ou “Blue Air Message”: la chanson préférée du frère de Kaori). C’était décidé, j’achèterais tous les CD de la série.
En octobre, j’arrivait à Rennes, et en même temps, je découvrais RanMag, magasin d’import spécialisé (aujourd’hui rebaptisé et relogé à Deep Zone). C’est donc logiquement que j’achetais le volume 2 de la première série, toujours aussi bon, toujours aussi cher… mais plus court: 35 min! (il faut bien apprécier ce genre de CD). Il contient tout de même les excellents “Footsteps”, “Want your love”, et “The Shining of Cat’s Eye” (et même des beaux autocollants). En décembre je frappais un grand coup et je commandais les City Hunter 2 vol 1&2 et City Hunter 3. Mais je ne recevais pas le City Hunter 2 vol.1 (il fallait le recommander). Le volume 2 de la deuxième série est égal aux autres, mais ne sort pas du lot, avec des chansons entraînantes comme “Sara” ou “Escape” et de jolis instrumentaux genre “Sweet Twilight”. A noter la présence de “Without You”, très connu aussi. Le City Hunter 3 est un peu particulier, d’abord parce que City Hunter marchait moins (seulement 13 épisodes pour la série) et c’est aussi le premier CD à comporter un drama, cette sorte de mini-aventure interprétée par les doubleurs et totalement incompréhensible pour nous (peut-être qu’on vous en donnera une traduction un jour…). Un autre particularité est qu’il n’y a qu’un instrumental, mais quel instrumental! Ce morceaux intitulé “Requiem” dure 10’ 02’’ et contient beaucoup d’instruments différents, un vrai délice.
Il ne me restait donc qu’un CD de la série à acheter quand je fis une découverte étonnante (dégoûtante ? intéressante ?). Certains CD que j’avais acheté 250F étaient en vente à 99F par correspondante. J’étais près à décapiter le vendeur pour m’avoir arnaqué de 150F, mais un détail sur le City Hunter 2 vol.1 (que j’avais reçu par VPC) attira mon attention: l’éditeur n’étais plus Epic/SONY, mais SM Records, une société de Hong-Kong qui édite des CD pirates. Un cas de conscience se pose alors à tout bon fan qui se respecte: se ruiner dans les CD originaux japonais ou bien acheter les pirates de Hong Kong? Moi j’ai préféré la deuxième solution.
Et le premier volume de la deuxième série me direz-vous? Il est tout simplement excellent: c’est le meilleure de la série pour la plupart des gens que je connaisse, et c’est vrai qu’il n’y a rien à redire: deux chansons de Akira KAMIYA (doubleur de Ryo), deux chansons du groupe PSY’S, “Your Secrets”, ce CD a tout pour plaire. En tout cas moi, j’étais satisfait d’avoir pu trouver tous les CD de la série en 6 mois (il me manquait le City Hunter 91, mais je ne le savais pas encore).
Ce n’est qu’en avril 97 que j’achetais 4 CD SM Records (pour bénéficier de la promotion!). Il y avait dans cette commande: City Hunter ‘91, City Hunter Dramatic master II, City Hunter 96 et City Hunter Best Collection. Le ‘91 est pas mal, avec quelques innovations: un morceau de house music avec une fin un peu rap et les traditionnels morceaux chantés/instrumentaux. Il faut aussi préciser que la qualité du CD est passable car le CD “craque” à quelques endroits: à l’enregistrement, le CD a dû sauter, et cette erreur s’est retrouvée sur toutes les copies. Le Dramatic Master II est sans doute le plus intéressant au rapport qualité/prix (chez SM Records). C’est un double CD de 15 titres chantés (Vocal Master) et 15 titres instrumentaux (Instrumental Master) Ce BEST OF est tiré des 5 CD de la série, mais il contient quand même 3 inédits. Le suivant: Best Collection est le fameux 13ème CD dont je parlais au début. Cette compil’ n’est jamais sortie au Japon, et en plus elle ne contient pas d’inédits. Quel est son intérêt alors? Ce CD est tout simplement destiné à ceux qui veulent écouter l’essentiel de City Hunter sans plus. Evidement pour les vrais fans, l’intérêt est limité, sauf pour ceux qui veulent posséder tout sur City Hunter. Le dernier CD de cette commande est le spécial sortit en 1996: Secret Service. Cette BO est sortie 5 ans après le ‘91, ce qui fait que la musique a sensiblement changé, même si on retrouve le groupe Konta au générique (ils étaient là en 91 déjà ). Il y a 16 pistes pour 45 min, et encore ils ont eu du mal à remplir le CD: on a droit à deux versions du générique, et il y a 6 pistes qui ne dépassent pas 1 min 30. Le nombre d’instrumental est très élevé (11) et font très synthétiques pour certaines, ou un peu western pour d’autres. Sinon les chansons sont plus ou moins comme d’habitude…
A cette date, il ne me restait que 4 CD à trouver, mais il m’a fallut un an pour y arriver. C’est sur internet que j’ai trouvé le premier: l’original spécial ou si vous préférez le CD consacré aux OAV (mais où ils vont chercher ces noms?). C’était un pari risqué, mais finalement j’ai reçu le CD, qui venait d’une boite aux USA La musique ressemble beaucoup au 91, mais en plus soigné et plus élaboré. J’ai ensuite beaucoup galéré pour trouver la BO du film Magnum of love et le Dramatic Master I. Finalement, une solution s’est imposée d’elle même: copier les CD. J’ai donc demandé les CD à une amie pour ensuite les graver sur des CD vierges. Il ne restait plus qu’à faire les photocopies des livrets (couleur SVP) et pour 110F j’avais deux fac simile parfaits (je doute de la légalité de cet acte, NDCorrecteur). Du reste, ce sont d’excellents CD: le Dramatic Master contient une bonne partie des génériques de la série, avec un inédit de TM Network (célèbres pour “Get Wild” ) qui est aussi le générique de fin de la 2e partie de la 2e série: “Still Love Her”. La BO du film est sublime, avec un superbe morceau au piano (interprété par Nina dans le film), un instrumental fait avec quelques samples de voix avec des effets ( métallisés, accélérés,…).
Enfin c’est il y a deux mois, en juillet, que je recevais le dernier CD de City Hunter: Special 97, Good-bye my Sweet Heart. La grosse surprise est que le compositeur change, du coup les musiques sont plus des musiques d’ambiances à suspense, ou bien pour les scènes comiques. La plupart font très western (pour les scènes d’action, ils ont repris les musiques du 96). Les disproportions sont encore plus nettes dans ce CD: 19 pistes pour 42 minutes et seulement 3 chansons dont un remix, celui de “Get wild” chanté par une femme. A chacun de juger si cette version tient la route, en tout cas, moi, je l’aime bien. A noter aussi que la piste 18 n’est que l’instrumental de la piste 10.
Bref, je suis heureux aujourd’hui de pouvoir crier sur tous les toit que je possède tous les CD de City Hunter, même si j’ai des pirates, même si j’ai des copies, au moins mon porte-monnaie n’a pas trop souffert de cette folie.
Les CD et leur contenu
C’est Tatsumi YANO à qui l’on a confié le soin de composer les musiques, sauf pour le City Hunter 97 où il cède sa place (en partie) à Masara NISHIDA. Les musiques composées par Yano soit sont très rythmées, vivantes, entraînantes et collent bien aux scènes d’action, soit sont des ballades reposantes, et très mélodieuses pour les temps calmes, les conversations. Certaines musiques sont aussi jouées en fond quand Ryo se trouve en boite de nuit, ou dans un bar. Il y a bien sûr des musiques pour les scènes comiques et les scènes ou la tension est forte, mais on ne les retrouve malheureusement sur aucun CD, à part dans les mini-dramas du Dramatic Master II, mais la musique est couverte par les paroles des doubleurs. On peut diviser les CD en 4 groupes: les BO de la série (sauf le 91), les BO du film et des OAV (plus le 91), les Best Of, et les Spécials.
Les 5 CD qui se rapportent à la série sont tous construits sur le même modèle: édités par Epic/SONY, les illustrations ont été dessinées par Sachiko KAMIMURA, la character-designer en chef des City Hunter. Les illustrations sont belles mais elles ne sont pas toutes ressemblantes (Ryo sur le City Hunter 1 vol.1 et Kaori sur le City Hunter 3).
Autrement, il y a peu de différences en ce qui concerne la durée des CD, le nombre de pistes, la proportion de chansons et d’instrumentaux (sauf dans le City Hunter 3). Le style des musique est aussi quelque chose de peu évolutif dans l’ensemble des CD. Les chansons sont plutôt rock ou slow, et les musiques s’inspirent du jazz, du slow aussi et de la musique orientale. Mais si elle est peu diversifiée elle reste d’excellente qualité et toutes les pistes sont agréables à écouter. Contrairement aux CD actuels (Hip-hop, dance) où seules 2 ou 3 chansons sont intéressantes sur un album, City Hunter propose des CD assez courts mais les musiques se valent et se complètent, elles forment un tout dans le CD et ne sont pas là pour “remplir”. Seul un titre est un peu rébarbatif sur la fin car un peu trop répétitif: “Cool City” sur le premier CD.
Les B.O consacrées au film et aux OAV sont plus travaillées dans leur ensemble. Cela se retrouve dans le livret, les illustrations et bien sûr les musiques. Tout d’abord l’éditeur change: c’est Victor qui s’occupe de distribuer City Hunter à la place de Sony. Même si elles restent dans le cadre définit par les CD de la série (10 titres, 45 min., illustration de Sachiko KAMIMURA), les musiques sont plus diversifiées, plus riches: témoin le concert de piano de Nina et la musique avec des voix samplées dans Magnum of love (le film) et les musiques avec des percussions “Night moves” (j’hésite à parler de percussions japonaises, d’ailleurs très jolies à la cérémonie de clôture du Mondial en juin) et celle avec un chœur “Never say good-bye”.
C’est ce même esprit que l’on retrouve dans City Hunter 91, avec un peu plus de synthé, un petit peu de rap et des chansons à mi-chemin entre le rock et le hard-rock (à l’époque il était à son apogée avec Gun’s & Roses, Iron Maiden, Metallica…). De plus c’est Tsukasa HOJO lui-même qui s’occupe des illustrations.
Il y a peu de choses à dire sur les Best Of, sinon qu’ils contiennent 41 titres sur les 52 contenus dans les CD de la série (je ne compte pas le Best Of pirate), ce qui témoigne de la qualité générale des titres. L’éditeur est bien sûr Sony; et l’illustratrice Sachiko KAMIMURA (la couverture du Dramatic Master II est une photo) mais une tripotée d’artistes se sont joints à elle pour illustrer l’intérieur du livret, entre autres Kumiko TAKAHASKI (Mermaid Scar). Hiroshi KOJINA (City Hunter 91) et quelques autres encore. A noter aussi la présence de petits drama (appelés “scene”) où les doubleurs ont l’air de s’éclater un max. En ce qui concerne les 4 inédits, on retrouve “Still love her” de TM Network sur le Dramatic Master I, et le reste sur le double CD. Ils sont de bonne qualité et on les entend d’ailleurs à plusieurs reprises, notamment dans City Hunter 91.
Enfin le Dramatic Master II contient un TV DATA, petit livret contenant les titres de tous les épisodes des 3 CD ainsi que quelques informations qui ont l’air très intéressantes mais comme tout est en japonais…
Enfin, les BO des TV specials constituent un genre à part et sont d’un peu moins bonne qualité que le reste, même s’ils ont l’avantage de présenter toutes les musiques, même les plus courtes. C’est le principal reproche que l’on peut faire pour les CD de la série. On sent bien que le CD a du mal à faire une taille correcte. Il a fallut inclure plusieurs versions d’une même chanson par-ci, rajouter un instrumental par-là. Les livrets sont relativement pauvres, avec des petites images du film seulement. Bref, ce sont plus pour moi des CD commerciaux réservés aux fans. Ils ne sont pas essentiels dans une collection même s’ils ont l’avantage d’être facilement disponibles.
En guise de conclusion voici résumé dans un tableau toutes les informations concernant les CD.
CD | Durée | Label |
---|---|---|
City Hunter Original Soundtrack vol.1 | 44' 52'' | Epic/Sony |
City Hunter Original Soundtrack vol.2 | 35' 58'' | Epic/Sony |
City Hunter 2 Original Soundtrack vol.1 | 51' 01'' | Epic/Sony |
City Hunter 2 Original Soundtrack vol.2 | 51' 02'' | Epic/Sony |
City Hunter 3 Original Soundtrack | 58' 09'' | Epic/Sony |
City Hunter A Magnum of Love's Destination | 46' 29'' | Victor |
City Hunter Dramatic Master I | 71' 48'' | Epic/Sony |
City Hunter Dramatic Master II (2CD) | 76' 25'' / 66' 26'' | Epic/Sony |
City Hunter Original Special | 47' | Victor |
City Hunter '91 Original Soundtrack | 53' 25'' | Epic/Sony |
City Hunter Best Collection | 73' 31'' | SM Records |
City Hunter Special 96 The Secret Service | 44' 52'' | Victor |
City Hunter Special 97 Good-bye my Sweet Heart | 42' 11'' | Victor |
Evidement ce tableau n’est qu’un point de référence, il n’est pas exact à 100 %, certains CD ne sont peut-être plus disponibles, d’autres le sont peut-être encore.
SM Record, le pirate de Hong-Kong
SM Records est effectivement une société qui vend des CD piratés (Hongkong vend aussi des copieurs de jeux pour consoles, des logiciels informatique pirates…). Les CD de SM sont parfaitement illégaux et le Japon interdit toute importation de cette marque puisqu’ils concurrenceraient directement leurs produits. Par contre dans les autres pays, la loi est plus souple, étant donné que le Japon n’exporte pas ce genre de CD (sauf au compte-gouttes). Voilà pourquoi ces CD illégaux passent toutes les frontières sans se faire inquiéter. Pour ce qui est de la qualité, il n’y a pas à s’inquiéter puisque la copie se fait en numérique il n’y a, par définition, pas de perte. La seul point noir a été pendant un moment les livrets: au départ une simple couverture en couleur, puis avec l’intérieur en noir et blanc, et finalement des copies exactes des livrets originaux en couleur. Entre les pirates et les originaux mon cœur balance…En fait les seuls critères de choix sont le prix et l’envie d’authenticité.